Nostalgie de la puissance d'un côté / Nostalgie de la liberté de l'autre...

Beaucoup de peuples sur cette terre vivent dans la nostalgie de leur gloire passée, de leur puissant empire perdu... Ces peuples généralement vantent les mérites de la pacification du territoire qu'ils avaient conquis et de la civilisation dont le monde aurait bénéficié grâce à eux. Par certains côtés les beaux restes qui subsistent de cette expansion pourraient nous faire admirer le passé des conquérants... Mais il ne faut surtout pas oublier : 1. Un peuple conquis est toujours un peuple soumis. 2.Un peuple soumis est humilié en permanence directement et indirectement. 3. A cette humiliation s'ajoute la persécution quand ce peuple refuse d'être humilié. 4. Si la persécution ne suffit pas à écraser l'énergie de ce peuple, elle peut se poursuivre en génocide...

La nostalgie de la liberté disparue est d'un autre ordre...
Ce blog veut témoigner pour Chypre. Il se composera d'articles glanés ci et là sur le web soit en français soit que j'aurais traduits Puissent les lecteurs francophones en prendre connaissance !
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Le monastère de Saint BARNABE (en territoire occupé)

 



Jusqu'à l'invasion turque de 1974, vivaient au monastère trois moines âgés, les derniers : les frères Barnabé, Charitonas et Chrysanthos, qui étaient de grands hagiographes (iconographes) et musiciens byzantins de Tremetousia. Ils sont restés là pendant deux années de plus jusqu'en 1976, puis ont dû quitter le monastère et se retirer au monastère de Stavrovouni Après l'occupation turque, le monastère a été dépouillé de ses antiques icônes et de ses trésors. On ne sait où sont aujourd'hui les objets sacrés du monastère et ses icônes (au nombre d’environ 150). Les icônes d'origine de l'iconostase de l'église du monastère manquent et les icônes du petit musée d’icônes n'ont rien à voir avec les icônes qui se trouvaient dans le lieu, car les icônes d'origine ont été soit détruites soit vendues à l'étranger à des trafiquants d'art.



L'Église de Chypre est autocéphale et comme l'histoire nous le raconte, elle a été reconnue comme autocéphale en 431 au Concile d'Ephèse. Toutefois, le patriarche d'Antioche essayé de dépouiller l'Eglise de Chypre de ses droits inaliénables. En 477 le clergé de Chypre a utilisé la découverte miraculeuse des reliques de Saint-Barnabé, pour retirer l'Église de Chypre des Patriarcats et rompre complètement et définitivement.

À l'époque paléochrétienne et byzantine, l'archevêque de Chypre ne résidait pas à Nicosie comme aujourd'hui, mais à Constantia, ville où vécut, fut martyrisé et mourut Barnabas. La petite ville byzantine tenait son nom de Constantin le Grand, et a été construit sur les ruines de l'antique cité de Salamine.

La tradition chrétienne, fondée sur des faits historiques, nous apprend que l'archevêque de Constantia Anthemios vit l'apôtre Barnabé, dans un rêve, qui lui indiquait l'emplacement de sa tombe, dans la plaine de Salamine et sous un arbre solitaire, un arbre trimithia ( un arbre indigène à Chypre ), et qu'il le poussa à ouvrir
cette tombe.



L'Archevêque Anthemios obéit à la vision et en procession solennelle, ouvrit la voie vers la tombe. On a creusé sous l'arbre trimithia et là on a mis au jour une tombe, creusée dans le calcaire, oubliée de tous. Dans cette tombe, on a découvert les restes de Saint Barnabé et sur sa poitrine, l'archevêque Anthemios a trouvé un exemplaire de l'Evangile de Matthieu, écrit par la main de l'apôtre Barnabé. L'Évangile de Matthieu à la main, Anthemios a navigué vers Constantinople, c'était à l'époque du règne de l'empereur Zénon (474-491. L'empereur a reçu l'Evangile avec joie et l'a placé dans une église près du palais impérial.





L’empereur Zénon a entendu avec complaisance les doléances de l'archevêque de Chypre concernant les actions du patriarche d'Antioche et a confié la responsabilité de la décision à Akakios, le Patriarche de Constantinople. Puis il a été décidé d'appeler à former un conseil ecclésiastique ; au cours de cette assemblée ont été confirmées les célèbres huit règles déjà définies par les décrets du Concile d'Ephèse, et le «statu quo ante » a été confirmé.
A l'issue de cette réunion l’empereur Zenon a émis un décret qui interdisait au Patriarche d'Antioche et au reste du clergé de violer l'autonomie de l'Eglise de Chypre, qui a été déclarée comme indépendante et autocéphale.
L'évêque de Constance a été nommé Métropolite de toute l'île de Chypre, s'est vu décerner le titre d'archevêque de Chypre, et a reçu le titre de Béatitude.
De surcroît, l'empereur de Byzance a donné encore davantage à l'archevêque de Chypre, qui avait déjà les droits d'un patriarche, en lui octroyant des fonctions et privilèges qu'aucun autre patriarche n’avait jamais eu, et qui appartenaient de droit à l'empereur. Entre autres, les privilèges suivants ont été donnés à l'Archevêque de Chypre: porter un manteau de pourpre dans les cérémonies officielles et tenir au lieu du simple bâton pastoral, le sceptre impérial supportant l'univers au dessus. Il a également été habilité à utiliser un sceau avec l'aigle à deux têtes et a été autorisé à signer à l'encre rouge à l’instar du souverain de Byzance.



A environ 100 mètres à l'est du monastère une tombe creusée dans la roche de la période romaine est considérée comme le tombeau de Saint-Barnabé, qui est bien entendu vide maintenant. C'est précisément pour cette raison que cette tombe est devenue un centre de pèlerinage et a été décorée de peintures murales, qui sont cependant presque effacées de nos jours.




En 75 après JC l’apôtre Barnabé est retourné à son Seigneur et ses disciples, et Marc l’a enterré secrètement dans cette tombe avant d’être chassé de l'île par la suite. Avec les reliques de l'apôtre Barnabé fut également enterré un manuscrit de l'Évangile de Matthieu..
En descendant un escalier on accède au tombeau, où une source d'eau a été ouverte afin que les pèlerins puissent y prendre de l'eau bénite.
C’est là, sur la poitrine des reliques de Saint-Barnabé que l’archevêque Anthemios trouva la copie de l'Evangile de Matthieu écrit de la main de l'apôtre Barnabé. Barnabé a été martyrisé durant la conversion des païens et des juifs, ses anciens camarades. Il a été torturé et lapidé à mort par les Juifs dans sa ville natale de Salamine.


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