Nostalgie de la puissance d'un côté / Nostalgie de la liberté de l'autre...

Beaucoup de peuples sur cette terre vivent dans la nostalgie de leur gloire passée, de leur puissant empire perdu... Ces peuples généralement vantent les mérites de la pacification du territoire qu'ils avaient conquis et de la civilisation dont le monde aurait bénéficié grâce à eux. Par certains côtés les beaux restes qui subsistent de cette expansion pourraient nous faire admirer le passé des conquérants... Mais il ne faut surtout pas oublier : 1. Un peuple conquis est toujours un peuple soumis. 2.Un peuple soumis est humilié en permanence directement et indirectement. 3. A cette humiliation s'ajoute la persécution quand ce peuple refuse d'être humilié. 4. Si la persécution ne suffit pas à écraser l'énergie de ce peuple, elle peut se poursuivre en génocide...

La nostalgie de la liberté disparue est d'un autre ordre...
Ce blog veut témoigner pour Chypre. Il se composera d'articles glanés ci et là sur le web soit en français soit que j'aurais traduits Puissent les lecteurs francophones en prendre connaissance !
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Le Saint Monastère de la Panagia Apsinthiotissa à CHYPRE

Le Saint Monastère de la Panagia Apsinthiotissa, situé dans un paysage de rêve sur les flancs verts de la montagne de Pentadaktylos, était une dépendance du monastère du Saint-Sépulcre de Jérusalem . Il est  désormais depuis 1974 sous occupation turque 



Le monastère a été construit en 1100 et il était considéré un des joyaux des complexes byzantins importants de Chypre mais après l'invasion turque en 1974,  il  a été pillé par les trafiquants turcs et laissé aux ravages du temps. Ils ont tout pillé, et même les fresques en ont été extraites des murs pour être vendues. On en a récemment identifié lors d'une vente en Allemagne. Dans ce lieu jadis sacré, on peut malheureusement maintenant constater avec consternation et horreur toutes sortes de déchets incongrus et d'excréments d'animaux qui jonchent le sol ainsi que des graffiti blasphématoires qui recouvrent les murs…



Selon la tradition locale, le monastère a pris son nom d'un buisson, l'absinthe, qui obturait l'ouverture de la grotte, dans laquelle un moine avait caché une icône miraculeuse de la Toute Sainte pour la sauver de la fureur destructrice des iconoclastes.
Des années après, avec la restauration des icônes, les résidents de la zone environnante ont vu une étrange lumière très brillante qui émanait de la montagne... ils ont alors trouvé l'icône et construit le monastère. Depuis le monastère est connu  comme le monastère de l'absinthe (Apsinthiotissa)  ou simplement Psithia. Le monastère connut alors une grande fortune, puis il est devenu sous la domination ottomane, une dépendance de Jérusalem et une partie du monastère de Saint Chrysostomou Koutsovendis, qui était l'exarchat central officiel du Saint-Sépulcre à Chypre. 



  


(version  française par Maxime le minime de la source)
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Chypre secrète : les parfums et la vigne sont toujours vivants, depuis la plus haute antiquité

SUR LE SITE DIASPORA GRECQUE


Chypre est connue pour ses plages, ses monuments, sa cuisine, sa culture, ses paysages…
Lorsque l’on quitte les plages et on s’aventure un peu à l’intérieur des terres, l’authenticité saute aux yeux, les paysages deviennent plus calmes et reposants. Le bleu de la mer est remplacé par le vert de la vigne au printemps et le cuivre de cette même vigne en automne avec les vendanges et les fêtes qui vont avec.

Le vin chypriote est renommé depuis l'Antiquité. L’œnologue Akis Zambartas déclarait récemment dans une interview incluse dans l’excellent reportage de Benoit Gaboriaud publié sur MEN’S UP (1) : « A Chypre, les deux régions vinicoles principales se situent autour de Limassol et de Paphos. Quand j'ai fait venir Pierre Galet pour rétablir les vignobles, je lui ai dit qu'il fallait faire des analyses du sol, il m'a répondu que les Chypriotes produisent du vin depuis 4 500 ans avant Jésus-Christ. La vigne, c'est une plante méditerranéenne comme l'olivier et l'amandier. Malgré la chaleur, les meilleures conditions sont ici réunies pour faire du bon vin. Dans le temps, on faisait plutôt des vins doux comme ceux de la Commandaria. »



La vigne et sa culture sont omniprésentes dans le paysage et la culture chypriotes. Les célèbres mosaïques de Paphos abritent des scènes de la vie de Dionysos, le dieu grec de vin. D’ailleurs cette partie des mosaïques porte le nom de Maison de Dionysos

(Attestant la présence du vin à Chypre depuis deux ou trois millénaires.)



Mais, faisons une petite incursion dans l’histoire de la viticulture, de la parfumerie et de l’oléiculture chypriotes.

Des fouilles menées durant ces dernières années ont permis la mise à jour de trouvailles extraordinaires, qui concernent non seulement la vigne, mais tout un pan d’activités liés à la production chypriote d’il y a 4000 ans. 

Des archéologues italiens ont, en effet, découvert la plus ancienne parfumerie du monde et ont identifié les odeurs populaires de l'époque. La parfumerie a été trouvée sur un site archéologique tentaculaire, sur une colline surplombant la Méditerranée, à Pyrgos-Mavroraki, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Nicosie.

Il s’agit de 4000 ans d’histoire « industrielle ». Sans aucun doute, il est le plus ancien lieu de production de parfum dans le monde. La découverte a été faite principalement sur deux périodes de fouilles entamées en 2005, par Maria Rosario Belgiorno, le chef de l'équipe de fouilles. Il s’agit de la Missione Archeologica Italiana del Consiglio Nazionale delle Ricerche (Mission Archéologique Italienne du Conseil National des Recherches) sur le site de Pyrgos (2). Le site a été détruit par un tremblement de terre dans l'antiquité. Cette catastrophe a contribué à préserver les fragments de vie, dévoilés quelques siècles plus tard.

Mme Belgiorno estime qu’il est possible de reconstituer ce site, très sophistiqué pour l'époque. Quatorze parfums différents de dix essences ont été trouvés sur le site et une douzaine ont jusqu'à présent été reconstitués à partir des fragments de « bouteilles » (flacons d’argile ayant conservé de traces de leur contenu) de parfum, par des scientifiques italiens. Parmi les arômes trouvés il y a la cannelle, le laurier, le myrte, d'anis et la bergamote. Ces ingrédients sont parmi ceux détaillés par l'écrivain romain Pline (23-79 après J.-C.), qui décrit la composition de parfums différents dans son Histoire naturelle. 


Les anciens parfums et les résines aromatiques étaient utilisés dans l’antiquité, non seulement dans la cosmétique. Ils étaient utilisés largement dans les cérémonies religieuses et les rites funéraires, ainsi que pour leurs propriétés médicales. Les anciens Egyptiens par exemple étaient friands d'aromathérapie. On estime que les Chypriotes ont très probablement appris les ficelles de la fabrication des parfums par les Egyptiens. Nous savons qu'il y a eu des liens très forts entre les deux régions, dans la mesure où les contacts ont été noués très tôt, la distance entre les deux le permettant facilement. Des parfums ont même été trouvés dans les tombes égyptiennes prédynastiques. Déjà, un tombeau royal à Abydos datant d'environ 3000 avant J.-C. contenait-il des bocaux avec de la résine de conifères, mélangée avec de l'huile végétale et de graisses animales.

Ces découvertes, en 2005 à Chypre, amènent à reconsidérer les connaissances sur l’âge du bronze : le site fut détruit vers 1850 par un séisme. On y fabriquait, outre les parfums, du vin. Il y avait également, des pressoirs à olives et des ateliers de métallurgie. 

L’huile d’olive a servi, apparemment, d’une part, à alimenter comme combustible - à la place du bois que l’on utilisait habituellement - un atelier de métallurgie du cuivre situé également sur le site. D’autre part, les quantités produites, toujours selon les trouvailles des fouilles, permettent de supposer qu’une partie non négligeable était vendue, soit à l’intérieur de l’île, soit vers l’exportation. 

Mais, l’huile d’olive était également utilisée pour la fabrication de parfums. L’huile, placée dans des jarres enfoncées dans le sol, d’une contenance atteignant les 500 litres, était parfumée grâce aux essences citées plus haut.

On remarque la multiplicité des activités du site : vinification, métallurgie du cuivre, fabrication de parfums, de textiles teints en pourpre et indigo, et ce sur une échelle très importante. Cela suppose un marché important et par conséquent des exportations. 

La continuité de la production des parfums est attestée par la découverte, de manière diachronique, d’objets utilisés encore aujourd'hui pour la production d'essences destinées à un usage domestique ou liturgique, comme des alambics pour l'extraction des parfums de citron, d’orange amère et de rose. De même, la production de vin et d’huile d’olives n’a jamais cessé.


Maria Rosaria Belgiorno ITABC-CNR, ROMA, voir sur les sites : www.pyrgos-mavroraki.eu et www.erimiwine.net

Charalambos Petinos
Historien, écrivain
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