Voici
4 mois, le 15 novembre 2012, j'avais alerté mes lecteurs sur
l'inquiétante situation financière de Chypre. Je l'avais même qualifiée
de « nouveau cadavre dans le placard » et j'avais souligné qu'elle
constituait « une redoutable quadrature du cercle pour les dirigeants de
l’UE ». [cf.
http://www.u-p-r.fr/actualite/europe/cadavre-dans-placard-chypre-angoisse-europeistes ]
Eh
bien l'on vient d'apprendre, le 16 mars 2013 au matin, que les
dirigeants de l'Union européenne, en concertation avec les dirigeants
chypriotes et le FMI, ont fini par trouver une solution. Et quelle
solution !
En fait d'aide, les bailleurs de fonds (Union
européenne, Banque centrale européenne et FMI) sont en réalité convenus
d'un plan de secours de 10 milliards d'euros dont le volet essentiel
consiste en un véritable racket sur les comptes bancaires détenus par
des particuliers à Chypre.
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UN RACKET SANS PRÉCÉDENT SUR LES COMPTES BANCAIRES DES PARTICULIERS
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Le
racket, qualifié de « prélèvement » ou de « taxe exceptionnelle » dans
la langue de bois des dictateurs qui ont mis la main sur le continent
européen, va être opéré directement par les banques chypriotes sur
chaque compte bancaire de particulier. C'est-à-dire sur à peu près
chaque Chypriote adulte et chaque étranger disposant d'un compte
bancaire dans l'île.
Le barème du racket est le suivant :
1°) pour toute somme inférieure à 100 000 €, le « prélèvement » sera de 6,7 %.
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Pour prendre des exemples concrets :
- un
Chypriote possédant 7000 € d'économie sur un compte à vue, ou sur un
compte d'épargne, va se voir racketter (« prélever » selon la langue
de bois européiste) la somme de 469 €.
- un titulaire de plan d'épargne ayant mis de côté 40 000 € pour s'acheter un appartement se verra racketter de 2 680 €.
- même un étudiant ou un chômeur désargenté, n'ayant en tout et pour tout que 500 € sur leurs comptes, seront rackettés de 33,50 € chacun.
2°) pour toute somme supérieure à 100 000 €, le « prélèvement » sera de 9,9 %.
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Pour prendre des exemples concrets :
- un couple titulaire d'un plan d'épargne logement ayant mis de côté 185 000 € pour s'acheter une maison se verra racketter de 15 115 €. [(100 000 x 6,7% = 6 700) + (85 000 x 9,9% = 8 415) = 15 115 €]
- un particulier fortuné disposant de 2 000 000 € sur des comptes rémunérés, se verra quant à lui racketter de 194 800 € [(100 000 x 6,7% = 6 700) + (1 900 000 x 9,9% = 188 100) = 194 800 €]
Ce
dernier exemple donne à penser que les oligarques euro-atlantistes se
sont offerts un plaisir de gourmet cynique et pervers : celui de placer
Vladimir Poutine dans l'embarras. Car, puisque ce « prélèvement » vise
tous les titulaires de comptes bancaires à Chypre, il concerne
également les Russes, riches oligarques ou moins riches, qui ont ouvert
un compte dans cette île proche du monde slave à la fois
géographiquement et culturellement (pour sa fidélité au christianisme
orthodoxe). Et qui l'ont ouvert dans la banque RCB, détenue par la
Fédération de Russie et dirigée par des proches du Kremlin.
Parmi
les gros déposants dans des banques chypriotes figurent des riches
particuliers russes, attirés par les promesses de rentabilité de la
Russian Commercial Bank (Cyprus). Ici une affiche publicitaire le long
d'une route près du port chypriote de Limassol.
Comme le montre cette saisie d'écran [source http://www.rcbcy.com/]
la banque russe propose à ses clients un taux de rendement garanti de
4,25% sur ses dépôts, à condition de déposer un minimum de 50 000 € sur
le compte. Le racket organisé par l'UE, la BCE et le FMI revient à
ponctionner 3 350 € sur un tel dépôt de 50 000 €...
La
Russian Commercial Bank Cyprus (RCB) est une filiale du groupe public
russe VTB, possédé à 75,5 % par la Fédération de Russie [source : http://en.wikipedia.org/wiki/VTB]
. Les dirigeants de l'oligarchie euro-atlantiste ont dû prendre un
malin plaisir à imaginer la tête des dirigeants russes devant ce vol
organisé pour prétendument « sauver l’euro ».
3°) En outre, il est institué une retenue à la source sur les intérêts procurés par ce qui restera des dépôts bancaires.
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Les organisateurs de toute cette opération estiment qu'elle devrait rapporter 5,8 milliards d'euros.
Il faut noter que ce vol organisé
sur les dépôts des particuliers est une mesure sans aucun précédent.
Les ministres des finances de la zone euro n'avaient pas soumis la
Grèce, l'Irlande, le Portugal ni l'Espagne à une telle clause.
Atmosphère
très cordiale à Bruxelles le 14 mars 2013 : les dirigeants
européistes de Chypre et les dirigeants de l'UE rient de bon cœur du
racket général sur les comptes bancaires des particuliers à Chypre
dont ils viennent de convenir.
De
gauche à droite : M. Nicos ANASTASIADES, Président de la République de
Chypre, M. Herman VAN ROMPUY, Président du Conseil européen, et M.
Michael SARRIS, ministre des finances de la République de Chypre.
Tous ces messieurs semblent savourer l'idée du racket organisé sur les
déposants chypriotes. Le ministre des finances de Chypre paraît même
avoir du mal à ne pas éclater de rire.
L'entrevue,
le lendemain 15 mars, entre la franco-américaine Christine LAGARDE et
le ministre des finances chypriote Michael SARRIS n'est pas moins
détendue et hilare.
Sans la moindre vergogne, l'un et
l'autre ne cachent pas leur joie de la solution qu'ils ont concoctée :
renflouer les banques et « sauver l’euro » en
se servant directement sur les comptes bancaires des particuliers, il
faut avouer que c'est à mourir de rire lorsque l'on appartient au monde
feutré de l'oligarchie financière.
On notera que ce
racket ne concerne évidemment pas Christine LAGARDE. Elle n'a pas la
sottise de déposer sur un compte bancaire à Chypre les substantielles
économies que lui procure son salaire annuel de Directrice générale du
FMI, qui s'élevait à 380.939 € en 2011 (31 745 € / mois) et qui n'est
pas soumis à l'impôt sur le revenu (sans doute environ 35 000 € / mois net d'impôts en 2013). [source : http://www.huffingtonpost.fr/2012/05/28/polemique-christine-lagarde-impot-fmi-grec_n_1549979.html ]
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LES 4 OBJECTIFS DE CE RACKET SANS PRÉCÉDENT
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Le
racket sans précédent organisé par l'UE, la BCE et le FMI sur
l'ensemble des comptes bancaires de particuliers ouverts à Chypre obéit à
trois objectifs explicites, et probablement à un quatrième objectif
implicite :
- 1°) renflouer conjointement l'État chypriote et les banques chypriotes au bord de la faillite.
Au
lieu que l'État chypriote garantisse les dépôts des épargnants, il
donne l'équivalent des pertes aux banques qui vont les utiliser pour
rembourser leurs créanciers (parmi lesquelles il figure notamment des
banques chypriotes et non-chypriotes).
- 2°) limiter les pertes de banques non-chypriotes qui auraient prêté à Chypre.
En
évitant la faillite de l'État chypriote et des banques chypriotes, la
mesure vise en second lieu à limiter les pertes de banques
non-chypriotes qui auraient prêté à Chypre. Y compris, bien entendu,
d'éventuelles banques françaises.
Si
l'on rackette tous les particuliers qui ont des dépôts à Chypre, c'est
en définitive pour que Chypre ne soit pas considéré comme "en défaut" et
c'est en définitive, encore et toujours, pour prétendument « sauver
l’euro ». Je rappelle néanmoins que l'euro n'est, de toute façon, pas
viable sur long terme. Cette grandiose extorsion de fonds opérée sur les
patrimoines des déposants chypriotes ne servira, au mieux, qu'à
prolonger l'agonie... et à renflouer les banques.
- 4°) lancer un ballon d'essai pour tester l'acceptabilité sociale d'un tel vol organisé
Cet
objectif n'est évidemment pas mis sur la table par les responsables
européistes. Cependant, il se murmure dans les couloirs de la Commission
européenne et de la BCE que ce dispositif testé à Chypre aura valeur de
test. Un tabou vient d'être brisé, qui est celui de la protection des
déposants et des épargnants. Les dirigeants du monde politique et
bancaire vont maintenant observer si la population chypriote va laisser
ou non ce racket se produire sans réagir. C'est dire si la suite des
événements va être importante.
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UNE OPÉRATION DE RACKET VICIEUSEMENT PRÉMÉDITÉE
EN FONCTION DU CALENDRIER LITURGIQUE ORTHODOXE -----------------------------------------------------------------------
Comme
nous l'enseignent les films et les enquêtes de police, l'organisation
des grands hold-up par des gangs mafieux n'est jamais laissée au hasard.
Tout y est toujours minutieusement planifié.
Il en a été
de même pour cette opération de racket : son organisation et son
calendrier ont été conçus de façon particulièrement vicieuse.
En
effet, l'accord entre l'UE, le FMI, la BCE et les autorités chypriotes a
été conclu, non pas « dans la nuit de vendredi à samedi » comme
l'affirme le journal
Le Monde [
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/03/16/a-chypre-la-population-dans-l-incertitude-apres-l-annonce-du-plan-de-sauvetage_1849491_3214.html ] mais dans les journées des 14 et 15 mars.
Cet
accord n'a été présenté comme arraché au cours de la nuit qu'à des fins
de mise en scène. C'est ce qui a permis de n'annoncer publiquement la
« taxe exceptionnelle » que le samedi 16 mars au matin, afin que les
habitants de l'île méditerranéenne ne l'apprennent qu'à leur réveil en
ce début de week-end.
De la sorte, les Chypriotes
se sont retrouvés coincés car ils ont trouvé les banques fermées
lorsqu'ils s'y sont précipités pour y sortir le maximum de numéraire.
Des files d'attente se sont constituées devant les distributeurs de
billets mais la plupart des automates avaient déjà été mis hors d'état
de fonctionnement.
Mieux calculé encore, les
Chypriotes ont également réalisé qu'ils ne pourraient pas sortir
d'argent ni le dimanche 17 mars ni même le lundi 18. Car lundi est une
journée exceptionnellement fermée, du fait du calendrier orthodoxe qui
fixe, cette année, au 18 mars la date mobile du
« lundi pur » (Καθαρά Δευτέρα en grec).
Le
« lundi pur » est une fête mobile du calendrier liturgique orthodoxe.
il se situe quarante jours avant le Samedi de Lazare, veille des
Rameaux, et 48 jours avant la Pâque orthodoxe. C'est la date qui marque,
après le dimanche de Carnaval, le début du Grand Carême. C'est aussi la
date qui représente traditionnellement le début du printemps. À cette
occasion, les Chypriotes, comme les Grecs, partent pique-niquer et
consomment du pain azyme, pendant que les enfants jouent au cerf-volant.
L'affaire
avait été parfaitement calculée et préméditée car lundi 18 mars est le
jour où tombe, en 2013, le "lundi pur" de la religion orthodoxe. Les
banques chypriotes resteront donc fermées jusqu'à mardi 19, ce qui
offre le temps suffisant aux équipes d'informaticiens des banques
d'opérer le « prélèvement » sur chaque compte au cours du week-end.
Dès l'annonce du racket officiel, les titulaires de comptes bancaires n'ont plus été en mesure de retirer leur argent.
Photo
prise par un internaute chypriote samedi 16 mars au matin. L'automate
de sa banque ne délivre plus d'argent et affiche le message : « Votre
transaction a été annulée en raison d'un problème technique. Ce
Distributeur Automatique ne permet pas de retraits d'argent pour le
moment. »
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LA SITUATION POLITIQUE ET SOCIALE VA-T-ELLE DÉGÉNÉRER ? -------------------------------------------------------------------------------
Le
« lundi pur » est une journée où l'on est censé se défaire de ses conduites pécheresses et où l'on doit faire preuve de pardon.
Toute
la question est donc de savoir si les Chypriotes vont "pardonner" à
leurs autorités politiques et financières le racket qui va être opéré,
ce jour-là, sur leurs comptes bancaires ?
Les
premières réactions enregistrées samedi ont montré que la population
était sous le choc et scandalisée. Mais, aussitôt, tout l'appareil de
désinformation politique et médiatique européiste s'est mis en branle
pour diffuser son poison.
Dès son retour de Bruxelles, le
président chypriote Nicos Anastasiades, responsable européiste "de
droite" élu le mois dernier, a ainsi souligné dans un communiqué le
prétendu
« risque d'effondrement » du système bancaire à défaut d'accord sur un prêt pour l'île au bord de la faillite.
En
prenant des airs de Tartuffe pour souligner plaintivement qu'il
s'agissait d'un plan « douloureux », il a ensuite repris la
sempiternelle thématique de toutes les dictatures, à savoir qu'il n'y
aurait bien entendu pas d'alternative :
« La solution que
nous avons choisie est douloureuse, mais c'était la seule qui nous
permettait de continuer nos vies sans remous. »
Comme
nous l'a révélé l'exemple islandais - une île d'une taille assez
comparable à Chypre -, et comme nous l'enseigne le président Ólafur
Grímsson,
il y a pourtant toujours une alternative : celle qui
consiste à prendre le parti du peuple et de laisser les banques faire
faillite. [ cf.
http://www.u-p-r.fr/actualite/france-europe/laction-exemplaire-du-president-islandais-francois-hollande-ne-lui-a-accorde-que-35-minutes-pour-lecouter ]
Quoi
qu'il en soit, les autorités chypriotes croisent les doigts. Elles
espèrent qu'avec la complicité habituelle de la "gauche" européiste et
le matraquage médiatique non moins habituel, les Chypriotes accepteront
ce coup de force contre leurs dépôts et leurs économies, dans le but,
proclamé, prétendument grandiose et incontestable, de « sauver l'euro
».
Avant d'entrer en vigueur, la « taxe exceptionnelle »
doit
être ratifiée par le parlement, et cela avant la réouverture des
banques mardi, puisque le lundi est jour férié à Chypre. Il faut donc
faire vite : M. Anastasiades a annoncé qu'il rencontrerait des
dirigeants de partis politiques de l'île et qu'il se rendrait
dimanche matin au Parlement où une Assemblée plénière, prévue en
milieu de matinée, devrait entériner le racket.
Des appels
à manifester ont été lancés, notamment par le candidat déçu aux
élections présidentielles de février, George Lillikas, qui avait fait
campagne contre le plan de sauvetage. Ce dernier a appelé à une
mobilisation générale pour mardi, le lendemain du « lundi pur ».
Mais ne sera-t-il déjà pas trop tard pour réagir puisque les comptes bancaires auront été déjà rackettés au profit des banques ?
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LA CRÉATION D'UN PRÉCÉDENT QUI POURRA ÊTRE APPLIQUÉ
À D'AUTRES PEUPLES DE LA ZONE EURO, ET NOTAMMENT AUX FRANÇAIS
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L'extorsion
de fonds que les autorités publiques comptent opérer sur les
détenteurs de comptes bancaires à Chypre pourrait bien avoir un
contrecoup sur les déposants italiens et espagnols. Car s'ils ne sont
pas bêtes, ils devraient comprendre qu'un tel racket risque aussi de
leur être imposé prochainement sans crier gare. Juste avant le lundi de
Pâques par exemple...
Il sera donc intéressant de voir si l'affaire chypriote ne provoque pas un
"bank run" important en Espagne et en Italie au cours des prochaines semaines.
Quant
aux Français, ils auraient bien tort de croire les assurances que ne
vont pas manquer de leur débiter leurs grands médias, à savoir qu'une
telle disposition serait impossible en France, etc. Car l'opération
chypriote revêt aussi l'allure d'un ballon d'essai.
Ses
concepteurs, au FMI, à la BCE et à la Commission, seront très attentifs à
ses suites, car cela va leur permettre de tester l'acceptabilité
sociale "grandeur nature" d'un racket sur les épargnants dans le but de
« sauver l'euro ».
Si cette acceptabilité
sociale se révèle assez facile à obtenir - en clair, si les Chypriotes
se laissent plumer sans réagir violemment, ou bien en préférant
s'écharper selon le clivage droite-gauche plutôt que de faire front
commun-, le racket pourra être envisagé pour d'autres peuples. Et
pourquoi pas pour les épargnants français le moment venu ?
Il faut donc bien comprendre que les Français ne sont pas à l'abri du même type de racket. Car
une
fois qu'une semblable mesure aura été mise en œuvre, un tabou essentiel
aura sauté : celui de la protection de l'épargne publique. Et les
autorités politiques et bancaires européistes pourront ensuite se
prévaloir du précédent ainsi créé.
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COMMENT SE PRÉMUNIR INDIVIDUELLEMENT D'UN ÉVENTUEL RACKET "À LA CHYPRIOTE" ?
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Pour
être honnête, il n'y a pas de bonne solution. Tant que la France
restera dans la zone euro et dans la catastrophe économique, financière
et monétaire qu'elle engendre, on ne peut envisager que des expédients.
Quels expédients ?
À l'heure actuelle - et sans que cela soit d'ailleurs une certitude -, les seuls comptes bancaires
a priori
en sécurité et non susceptibles d'un pareil racket sont ceux qui sont
localisés en Allemagne, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Finlande.
C'est-à-dire dans les 4 États membres de la zone euro qui sont en
excédent sur le système Target 2. [je renvoie ici à ma conférence sur
"la tragédie de l'euro" :
http://www.u-p-r.fr/videos/conferences-en-ligne/la-tragedie-de-euro].
- 1°)
Le premier expédient consiste donc à ouvrir des comptes bancaires dans
ces 4 États. Mais avec toutes les difficultés d'ordre pratique que cela
engendre, sans parler du caractère détestable que représente l'idée
d'aller "planquer son argent" à l'étranger.
- 2°) Pour
les particuliers français qui ne veulent pas ouvrir des comptes
bancaires dans ces 4 États, le deuxième expédient consiste à vider
régulièrement leur compte (par exemple après chaque virement mensuel de
salaire), à louer des coffres dans leur banque ordinaire, et à y
entreposer leur argent liquide. Je signale au passage que ce type de
comportement, bien que peu habituel, a déjà été noté secrètement en
France il y a environ deux ans, sans que les médias, bien entendu, n'en
informent l'opinion publique pour ne pas l'inquiéter.
Un tel
expédient présente de nombreux inconvénients : outre qu'il entraîne le
coût de location d'un coffre, il pose des problèmes matériels constants
dans la vie quotidienne. Car les paiements par chèque, par carte
bancaire ou par prélèvements automatiques sont de très loin les plus
commodes et les plus usités. Vider son compte et placer toutes les
liquidités dans un coffre bancaire peut aussi se révéler très
handicapant en cas de fermeture des banques.
- 3°) Enfin, le
troisième expédient consiste à vider ses comptes bancaires comme dans le
cas précédent, mais à conserver le liquide chez soi. Bien entendu, il
s'ajoute alors, aux inconvénients énumérés précédemment, le risque
supplémentaire de se faire voler.
En somme, les expédients
ne sont guère satisfaisants et c'est bien là tout le problème. La vie
contemporaine et la bancarisation des particuliers sont telles que, même
si ce n'est pas impossible, il est néanmoins très gênant de ne pas
avoir un compte bancaire en état de fonctionnement.
C'est justement pour cela que les Chypriotes viennent de se retrouver piégés.
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CONCLUSION : UN RACKET SEMBLABLE POURRA ÊTRE IMPOSÉ AUX FRANÇAIS
S'ILS NE RENVOIENT PAS DOS-A-DOS Mme LE PEN ET M. MÉLENCHON
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Quitte
à faire grincer les quelques dents habituelles, je concluerai en
insistant sur le fait que le « plan de com' » pour faire accepter aux
Français un éventuel racket sur leurs épargnes et comptes bancaires ne
sera pas sorcier à mettre en place. Il est même déjà tout prêt puisque
l'oligarchie euro-atlantiste qui dirige la France et ses médias l'a déjà
utilisé de nombreuses fois. Elle pourra le ressortir à l'identique.
Pour
neutraliser toute contestation efficace contre un racket des déposants,
ce « plan de com' » consistera tout bonnement, et comme à l'accoutumée :
1°) à m'interdire totalement d'antenne radio et télé ; mais plus le nombre d'adhérents de l'UPR augmente et plus cette interdiction devient difficile à tenir.
2°)
mais à ouvrir largement les studios de télévision et de radios aux deux
compères habituels de la pseudo "opposition au système" - Mme Le Pen et
M. Mélenchon - , pour qu'ils exécutent le ballet bien réglé destiné à
casser toute vraie remise en cause de la situation :
- d'un
côté, les médias feront venir sur tous les plateaux Mme Le Pen, dont
l'incompétence technique et la truculence seront comme d'habitude
parfaites pour discréditer les idées qu'on la chargera de salir.
Elle s'indignera à haute voix du vol programmé sur les petits
épargnants pour cause d'euro, mais elle en profitera, par la même
occasion, pour tempêter contre la viande hallal, ou pour réclamer le
rétablissement de la peine de mort, ou pour aller faire un entrechat
avec des néo-nazis autrichiens en prenant ensuite des airs de Sainte
Nitouche. Ce mélange des genres délibéré et cet amalgame seront bien
entendu faits pour discréditer l'idée même de sortir de l'euro aux yeux
de 80 % des Français. C'est le rôle qui a été dévolu par le système à la
famille Le Pen. Un rôle - ô combien reluisant - qu'elle accepte de
remplir sans coup férir depuis 31 ans, en échange de la médiatisation
tonitruante que les commanditaires lui accordent.
- de
l'autre côté, les médias feront venir également sur tous les plateaux
M. Mélenchon. Lequel, selon le même ballet bien réglé, prendra appui sur
les propos de Mme Le Pen pour faire croire de nouveau à ses électeurs qu'être contre l'euro serait être d'extrême-droite. Il affirmera, avec l'enflure stylistique qu'on lui connaît, que les déclarations de Mme Le Pen sont la preuve que « prôner la sortie de l’euro relève du maréchalisme », comme il l'affirma le 26 juin 2011 sur la radio Europe 1. Il vocifèrera comme un matamore que l'UE « vient de porter un mauvais coup contre le monde du travail et les petits épargnants »
. Et il en conclura, comme le fait la gauche européiste depuis un
demi-siècle, qu'il faut non pas sortir de la construction européenne ni
de l'euro mais « se rassembler autour d'une véritable force de progrès seule à même de faire changer l'Europe. »
[Pour
se remémorer le sketch Mélenchon-Le Pen, cf. notre analyse que nous
avons mise en ligne depuis déjà plus de 2 ans et qui n'a pas pris une
ride :
http://www.u-p-r.fr/actualite/france/melenchon-le-pen-sur-rmc-leurres-du-systeme ]
Avec
un « plan de com' » aussi bien huilé, permettant de bien diviser les
Français, l'oligarchie financière et bancaire euro-atlantiste pourra
continuer à dormir sur ses deux oreilles.
Elle rira
encore aux éclats, derrière les portes capitonnées de ses antichambres,
en pensant à la facilité avec laquelle on peut mener le peuple français
par le bout du nez. Et le plumer sans qu'il y comprenne quoi que ce
soit, et en croyant en plus que la France est une démocratie pluraliste
où toutes les opinions ont droit de cité !
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Comme
l'auront compris les lecteurs, la seule solution pour déjouer ce plan
bien rôdé, c'est de comprendre enfin en quoi il consiste, et d'en tirer
les conséquences : il faut renvoyer dos-à-dos les faux opposants, qui
entretiennent délibérément un clivage droite-gauche devenu inopérant, et
qui empêchent de ce fait de rassembler les Français sur un programme de
salut national.
En bref, il faut
laisser de côté ces opposants de connivence, épuisés de roueries et de
manipulations pluri-décennales, et se rassembler à l'UPR.
Bien
sûr, certains seront furieux de lire cette conclusion. Mais au fond
d'eux-mêmes, ils savent bien que, s'ils acceptent enfin d'arrêter de
rêver, il n'y a pas d'autre solution viable que celle que je leur
propose : un mouvement situé en dehors du clivage droite-gauche pour
rassembler provisoirement une majorité de Français d'accord pour sortir au plus vite du piège à rat dans lequel on a enfermé la France.
François ASSELINEAU
16 mars 2013